Sur le sujet :
Le Gustavson's Project 2- L'égo
Gustavson's Project - 3 : Développer un projet en commun
Gustavson's Project - 4 D’où l'on part
Gustavson's Project -5 : Concrétisation d'un projet
Gustavson's Project - 6 : Tout contre pouvoir est bon à prendre...
Gustavson's Project - 7 : Première couille...
Gustavson's Project 8 - Ça tâtonne
Gustavson's Project 9 : Le dos rond
Le Gustavson's Project continue et il se confronte à des projets communs, dans lesquels il pourrait trouver des raccordements. Bien-sure, ceux-ci ne pourront se faire qu'à certaines conditions,
qu'il conviendra de juger avec toute la subjectivité qui me caractérise, mais aussi avec une certaine objectivité, basée sur des faits concrets et une vision réaliste des choses.
Il est évident qu'on ne peut jamais tout savoir, connaître l'entièreté des tenants et des aboutissants d'un projet, avant même d'avoir commencé à le réaliser. Entreprendre, c'est forcément
prendre des risques, mais il convient d'en limiter le nombre et la portée, histoire de mettre toutes les chances de son côté, pour mener ses ambitions créatrices à terme. J'étais donc ces
derniers temps, en quête d'un certains réalisme, de preuves concrètes des aspirations des acteurs, qui avaient émis la volonté de poursuivre un projet commun avec moi.
Sentant que de nombreuses choses sur la vision du déroulement des choses et de la place de chacun dans le projet, était assez flou, je me suis atteler durant quelques jours, à me faire l'avocat
du diable en posant les questions qui fâchent, en demandant un éclaircissement sur des termes fréquemment utilisés, pour définir les valeurs inhérentes au projet et obtenir un éclaircissement sur
la vision que les gens se faisaient de celui-ci...Savoir les idées qu'ils avaient sur un financement éventuel...Par qui, pourquoi, comment ?... En posant ces questions, j'ai bien remarqué que
cela dérangeait certains qu'elles soient évoquées. Pourquoi ?
L'émotion créatrice
C'est simple et bien naturel. Lorsque l'on a une vision d'un projet qui nous porte à cœur et qu'on a l'ambition de le concrétiser dans la réalité, on commence par se donner envie à soi-même et à
donner envie aux autres, en s'enthousiasmant devant les différentes choses que l'on souhaite réaliser. Ici, plein de bonne intentions, de doux rêves, d'énergie créatrice...Mais il est difficile
de se sortir de ces sentiments exclusif, de nos propres émotions découlant du fait que souvent, l'ambition de réaliser un certain type de projet provient du déroulement de sa vie personnelle. En
gros, on estime que les biens ou services potentiellement produit par la réalisation de ce qu'on souhaite entreprendre, auraient pu nous aider nous même, dans le cheminement de notre vie
personnelle. On décide alors de réaliser ce projet, soit parce qu'on estime que c'est un bon filon commercial, soit parce qu'on estime que cela peut combler un besoin exprimé par la société ou
les consommateurs potentiels. On y croit, on s'engage là dedans et il n'est pas aisé d'entendre les critiques faites par rapport à sa création, son bébé. Il est donc nécessaire de réussir à
prendre du recul face à ses émotions, d'objectiver rationnellement les freins que les acteurs de l'économie de marché peuvent éventuellement mettre à la concrétisation de ses idées...Et oui, nous
ne sommes pas seuls au monde...Lorsque l'on trouve soi-même qu'une idée est bonne, d'autres ne la trouveront pas pertinente et ne s'y intéresseront pas, d'autres s'y opposeront avec véhémence,
d'autres encore y verront une concurrence à leurs propres affaires et feront tout pour nous mettre des bâtons dans les roues. Ne pas prévoir cela, refuser d'anticiper les problèmes, c'est être
stupide, ni plus ni moins.
Le danger à ne pas effectuer ce travail de prise de recul sur soit, est donc que l'on finisse par se voiler la face sur le monde dans lequel on vit et dans lequel on tente d'insérer son projet.
En se mentant à soi-même, on peut aussi se mentir quant-à ses propres aspirations et se complaire, consciemment ou inconsciemment, dans une sorte de posture sociale qui tend à nous donner le beau
rôle du héros gentil, face au méchant monde sanguinaire. En se mentant sur ses propres aspirations, on projette un discours erroné à l'attention de ses collaborateurs...Et ça, c'est pas gentil
!
Transparence envers ses collaborateurs
Il faut toujours se méfier des intentions qui vous semblent floues, ou difficile à comprendre, à cerner. Dans le montage d'un projet, il convient de rester honnête et transparent envers les gens
avec qui on collabore, surtout si ils sont sensés participer à la création du dit projet, en en étant désignés comme membres fondateurs. Lorsque l'on effectue un projet commun, par définition,
chaque acteur à un droit de regard et de proposition sur l'ensemble de ce qui se fait. Sinon, ça n'est pas un projet commun, mais un projet à soi, sur lequel on propose à d'autres personnes de
travailler, en en gardant une sorte de priorité de conception, de propriété intellectuelle, due au fait que l'idée vient du créateur. A ce moment là, il ne faut pas l'appeler projet commun, c'est
une question d'honnêteté intellectuelle, concept dure à mettre en place lorsque l'on est trop dominé par ses émotions. Ca me fait quand même bien marrer, quand je vois des gens qui se considèrent
gauchistes et amis des idées "alternatives", promouvoir le fonctionnement "affinitaire" et se considérer comme propriétaires de lieux ou d'idées, alors qu'ils vivent dans des squats...C'est un
tout petit peu contradictoire...Ils prônent des fonctionnements "horizontaux" et dans le même temps ils font des petits groupes d'initiés à qui toutes les infos inhérentes au projet sont donnés,
en laissant l'ensemble des autres dans la plus grande ignorance, en les endormants de belles valeurs auxquelles ils ne croient pas vraiment...Moi j'appelle ça de gros faux-cul ! Les milieux
gauchistes en foisonnent et ça me fait mal au cul que des gens comme ça discréditent de belles idées en les faisant leur, alors qu'ils se comportent de manière radicalement opposée...Il ne suffit
pas de dire "alternatif", ou "horizontalité", pour ne pas faire tout l'inverse, soit du "conventionnel" et du "rapport de force hiérarchique", dans son fonctionnement interne. Après tout, chacun
fait ce qu'il veut, on a le droit d'être conventionnel et d'user de hierarchie... Se raconter des salades, à soi-même et aux autres, c'est autre chose...
Hélas, dans la plupart des cas, le créateur n'est pas celui qui s'impose dans le leadership du projet et celui-ci se fait souvent bouffer par tout un tas de gens intéressés, qui s'approprient les
inventions, les créations des autres à leur profit. Le monde impitoyable de l'entreprise, quoi !
Cela peut même se faire sous couvert de notions comme "associatif", "horizontalité", "alternatif". Méfiez vous toujours des notions floues, surtout lorsque vous en demandez des éclaircissements,
et qu'on met toute la mauvaise foi du monde à ne pas vous répondre, à vous décourager à poser des questions d’éclaircissements, à utiliser des chemins détournés pour vous embrouiller et ne pas
répondre à des demandes claires et précises de transparence quant aux attentions de chacun.
Flou et poudre aux yeux
Le flou est le meilleur ami des manipulateurs (conscients ou inconscients). Éclaircir ce flou mettrait en évidence certaines contradictions entre ce qui est évoqué et la réalité concrète de la
vision que les dits manipulateurs, ont des rôles de chacun. Ces rôles là, dévoilés au grand jour, ne conviennent qu'à la personne qui maintient le flou, en général. Son intérêt, pour continuer à
bénéficier des prestations et des énergies des personnes maintenues dans le flou, est donc de maintenir ce flou. En gros, on se sert de l'idée d'un autre, on se l'approprie, on décide de qui
participe à quoi, on cherche des gens de bonne volonté pour apporter leur contribution au projet en faisant les grouillots bénévolement, tout en leur faisant miroiter un salaire qu'ils n'auront
jamais, et on développe son activité pour en vivre. Tout ceci ne me semble pas si "alternatif" que ça ! Sous couvert d'économie sociale et solidaire, on trouve des gens qui manquent de confiance
en eux, pour les exploiter gratuitement et développer son activité. Bref, on suit à la lettre les préceptes néolibéraux du marcher à la gueule des autres pour réussir soit même...
En résumé, je dirais que si vous montez un projet en commun, il convient d'être honnête et transparent sur les rôles de chacun, sur le fonctionnement de votre structure, tant dans le
fonctionnement interne, qu'externe à la société crée. Quand on vous jette de la poudre aux yeux avec des mots jolis, qui répondraient à toutes les questions de réalisations concrètes du projet,
méfiez vous, il y a peut-être anguille sous roche. Entreprendre, c'est rationnel, c'est empirique, c'est logique, c'est économique, entreprenariat économique et solidaire ou pas ! Les émotions et
les pseudos bon sentiments ne dirigent pas une boite, on peut en avoir, on peut s'en servir, on peut avoir des convictions, mais faire une étude de marché, un buisness plan, doivent se faire
honnêtement, à la base de faits réels et objectifs. Le fonctionnement entre les membres du projet doit aussi être rationnel, parce qu'ici, on a pas à faire à une bande de pote (même si rien
n'interdit d'être ami également), mais aux porteurs d'un projet économique (il peut aussi être social, culturel, ce qu'on veut, mais il est avant tout économique...).
En conclusion
Personnellement, plus un projet me correspondra, plus j'y participerais et m'y impliquerais. Je reste maître de mon implication, qui se fera à la lumière de ce qui me semble correspondre à mes
propres aspirations, dans la mise en oeuvre d'un projet. L'avantage d'un projet commun est de pouvoir bénéficier des compétences d'autrui et de valoriser les siennes par un partage de celles-ci
vers les autres. Cela permet de faire plus de choses, avec les énergies cumulées de chacun..Encore faut-il que tout se coordonne. L'inconvénient d'entreprendre en commun, est qu'il faut
s'entendre et s'accorder avec les autres membres du projet. Il y a toujours des idées, des aspirations différentes, des concessions à faire...Et surtout, des luttes de pouvoir entre les
différents membres. En général, ce sont ceux qui s'en cachent le plus, qui sont les plus avides de domination, de primauté dans la prise de décision...Avant je pensais aussi que "l'alernatif",
c'était chouette, que "l'horizontalité", c'était la solution, que le "leadership", c'était caca...Et puis j'ai vu comment les gens qui prônent ces notions floues, fonctionnent...Voilà le danger à
clamer des valeurs de gauche en faisant l'inverse, on discrédite les valeurs de gauche et ça m'énerve au plus haut point. Du coup, j'ai décidé que la fin justifie les moyens et que je ne
m’attarderais pas sur des philosophies de méthodes...Quand on est clair, concret, transparent, qu'importe si on crée une entreprise, une asso, une scoop ou autre chose, on correspond à une
certaine morale et les gens qui décident de colaborer avec nous, le font en toute connaissance de cause. L'entreprenariat, l'économie, en soit, ça n'est pas politique, tendancieux... C'est un peu
comme des maths, une équation n'a pas d'opinion, elle est juste une suite de termes logiques, qui amènent à la solution d'un problème. On peut décider de savoir quelle équation nous correspondra
le mieux, mais c'est nous qui pensons, pas l’équation. C'est nous qui pensons et qui faisons, pas la structure du projet qu'on monte.
Pour ma part, je reste honnête et il est possible à tous, même aux membres de ce fameux projet commun, de lire mon cheminement dans le Gustavson's Project. Comme dit, je peux être con, mais au
moins, vous le saurez !