link : Interview d'une psychologue traitant des personnes manipulatrices.
Cet article à été écrit en faisant un mix d'un passage de "l'homme révolté de Camus" (p 27 à 30) et d'une interview d'une psychologue traitant des personnes manipulatrices (en lien, haut
de page)
Un homme révolté est un homme qui dit non, qui refuse, mais qui ne renonce pas. Un homme qui a reçu des ordres toute sa vie, juge soudain inacceptable un nouveau commandement. Il a su reconnaitre
la manipulation qui a fait qu'il ne s'est pas révolté plus tôt et veut s'en protéger en luttant contre elle. On s'affirme, on affirme que les choses ont trop duré, qu'elles sont allés trop loin.
On affirme une limite à ne pas dépasser, on affirme qu'elle à été franchie, qu'il y a eu intrusion, effraction en nous et nous ne le supportons plus, ne le voulons plus après cette goute d'eau
qui a fait débordé le vase des rancœurs passées.
L'autre, celui contre lequel on se révolte, a étendu son droit, franchissant une frontière au delà de laquelle, un autre droit lui fait face et le limite, d'où l'expression, "la liberté s'arrête
là ou commence celle de l'autre". Il a utilisé le pouvoir, le rapport de force, tout le temps, avec tous, c'est un mode de fonctionnement systématique, qui rassure l'autre, le dominant contre qui
on se révolte. Il a utilisé la séduction, un charisme lui conférant une certaine autorité, en développant des comportements servant à obtenir ce qu'il veut de nous. Mais il joue un rôle et il a
été démasqué par l'homme révolté. Il a utilisé la domination, se sentait fort, humiliait, dévalorisait constamment, pour se sentir au dessus, avant que l'homme ne se révolte. Mais ceux qui
provoquent la manipulation sont paradoxalement, eux même dominés par leurs propres désirs narcissiques.
Les armes pour dominer et exercer la manipulation sont la culpabilisation, s'appuyant sur les failles des manipulés, frappant ou ça fait mal, en faisant jouer tantôt peurs, remords,
caractéristiques personnelles...La souffrance est un moyen de reconnaître cela, d'alerter la personne manipulée. Quand vous côtoyer quelqu'un ou une société, un système et que vous êtes
constamment mal à l'aise, en position de souffrance, c'est que la personne ou le système vous manipule, se joue de vous. Prendre conscience de cette absurdité, qui fait que nous obéissons, est
s'engager contre cet état de fait, se révolter.
Une autre arme de ceux qui manipulent est le refus d'endosser leurs responsabilités. Ils sont flous dans leurs engagements pour reporter leurs responsabilités sur les autres. Par ailleurs, ils
n'ont aucun mal à s'approprier les succès des autres. En résumé, ils mentent comme des arracheurs de dents, qu'ils soient individus ou système, ils vous mentent, s'en rendre compte amène à la
révolte, le savoir et ne rien faire est absurde ou lâche.
Les manipulateurs utilisent également la communication pervertie, ils ne sont jamais clair dans celle-ci. Cet entretien de la confusion permet de toujours revenir sur ce que l'on a dit, sur ce
que l'on a fait, quoi qu'il se passe.
Le résultat de tout ceci, est que les manipulateurs, système ou personnes, entretiennent en permanence, le doute dans leur entourage, on en finit par douter de ce que l'on fait, si on ne s'en
rend pas compte ("si, si, je te l'avais dit..." ou bien "je ne t'avais jamais dit ça"...Le discours flou facilite cela, ça marche très bien avec les politiciens...).
Autre résultat, la souffrance générée dans l'entourage des manipulateurs, système ou personnes, par l'utilisation d'un ensemble d'actes dévalorisants pour les manipulés.
Les manipulateurs, personnes ou système, lorsqu'ils agissent en permanence de cette manière, sont victime d'une pathologie. Ces personnes, celles qui correspondent à ces critères dans votre
entourage, sont malades et le système dans lequel nous vivons, est aussi malade. Le pire, c'est que si on vit dans un système manipulateur, il donne l'exemple et beaucoup de personnes seront
amenées à se comporter comme le système l'indique, c'est à dire comme des connards.
L'homme révolté a le sentiment d'avoir raison, que cette raison vaut la peine qu'on se batte pour elle, si l'autre ni prend pas garde, si personne n'y prend garde. L'autre qui opprime, s'oppose
au droit de ne pas être opprimé. Aujourd'hui, l'oppression passe par la manipulation, pour lutter contre l'oppression, il faut se défaire de notre manipulation. Quand on se tait, on laisse croire
que l'on ne juge rien, que l'on ne désire rien. Quand on se tait, on est plus soucieux de son intérêt immédiat que de son droit, issu des valeurs de l'homme révolté. Avec l'impatience commence un
mouvement s'étendant à ce que la patience pouvait accepter et c'est la qu'on dit "ÇA SUFFIT !"
On rejette alors les actes humiliants, sa condition d'esclave. On passe d'une simple résistance à l'homme, dans son entier, qui s'identifie à la révolte, met son respect préalable à tout, même à
sa vie. C'est tout ou rien. On est capable de se sacrifier au bénéfice d'un bien qui va au delà de sa propre destiné. la révolte déborde de l'individu, le tire de sa solitude et lui fournit
une raison d'agir.