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Aujourd'hui j'ai vu un médecin et on a un peu parlé. Il m'a demandé ce que je faisais dans la vie alors je lui ai expliqué que j'étais pion et que je serais bientôt au chômage. Ce que je dis
habituellement alors, c'est que je me met au chômage pour préparer des concours de la fonction publique sérieusement, sans travailler 38h par semaine dans un taf de merde en même temps. Je
continue alors en disant que mon but est de trouver un boulot pépère, qui me prendra un minimum de temps et d'énergie, pour que je puisse consacrer un maximum de temps et d'énergie à des choses
plus intéressantes pour moi, que le travail. En général, les gens ont du mal à croire que j'ai pu faire un master d'histoire et de science po, sans avoir réellement d'ambitions
professionnelles.. J'ai alors expliqué à ce médecin qu'en dehors de toute obligation professionnelle, je fais de la musique, je publie un blog et j'écris un bouquin...
Ceci dit, même si j'avais eu de l'ambition par rapport à mes études, il aurait été difficile pour moi de continuer un master 2 en sciences politiques, étant donné que tous comportent un stage
obligatoire de 6 mois, pas ou peu rémunéré dans leur cursus. Ceux qui peuvent faire ça, sont ceux qui sont financés, moi je ne le suis pas et mes besoins vitaux ne me permettent pas de ne pas
manger et de ne pas me loger pendant 6 mois. La seule solution aurait été de faire un prêt étudiant et de me foutre dans une grosse merde si mes études ne marchaient pas. Bref, j'ai décidé de
faire autre chose et d'arrêter de sucer les boules à un système qui visiblement n'avait pas vraiement envie de moi à cette place. Il y en a toujours qui diront que j'aurais pu m'accrocher, qu'on
trouve toujours des solutions quand on le veut bien, que l'arret de mes études n'était pas un fatalité à ce moment là. Peut-être, mais moi j'ai décidé de m'accrocher à autre chose qu'à votre
système de merde de reproduction sociale des élites et de promotion des plus lèches cul à ce stade de la hierarchie sociale...D'ailleurs, je ne m'accroche pas, je vis et j'emmerderais tous ceux
qui décideront de se mêler de ça en tentant de me culpabiliser de quelques giclées de morales sociétales orthonormées.
Quand j'ai annoncé mes quelques activités extérieures aux projets professionnels que la société aurait pu avoir pour moi, le médecin curieux et peu soucieux de la masse de patients qui
poirotaient dans la salle d'attente non climatisée ou régnait une chaleur infernale, m'a demandé ce que je faisais. J'ai alors répondu que c'était de la politique gauchiste, de la
philosophie...Le médecin m'a alors suggérer une théorie commune, après m'avoir stipulé que le gauchisme, c'était finit depuis longtemps. Il m'a parlé de la primauté de l'idée sur les faits, comme
un mal de notre pays. Pour lui, le monde est tel qu'il est et il est impossible de le changer. Il est donc fataliste et anti idéaliste.
Selon lui, on ferait trop de généralisation par rapport à des situations personnelles. Il est vrai que chacun est différent et que toute théorie à des exceptions. Mais le monde est-il un
ensemble, une agglutinations d'exceptions ? Ne peut-on rien théoriser, rien généraliser ? Doit-on vivre dans une société patchwork ou tout serait décousu, puis recousu à l'infini ? Rien ne serait
cohérent alors, rien ne pourrait se regrouper, se corréler ?
Mais voyons monsieur le médecin, vous parlez de la science qui s'établit sur des faits, des expériences...Justement, des expériences, comme des situations personnelles, à partir desquelles on
établit des théories, quelles soient de science dure ou de science humaine. Évidemment, théoriser à partir d'une seule expérience parait hasardeux, mais pourquoi pas ? Ne pas être certain de
savoir si ce que l'on dit est vrai n'empêche en rien de le dire, c'est ce qu'on appelle une hypothèse. Il suffit de savoir la présenter comme telle. Sur mon blog, je ne dis jamais que je suis
sûre de ce que je dis, je présente ce que je dis comme mon idée, mon opinion du moment, je n'ai jamais eu la prétention de dire que ce que je disais était exact, que je détenais la vérité...
Au final, je pense qu'il est bon de se fier aux faits, mais les faits ne sont pas tout. Les faits sont le monde tel qu'il est, avec sa façon de fonctionner. Ça n'est pas parce que les choses
arrivent que l'on doit être d'accord avec. Je ne pense pas qu'il faille être fataliste par rapport aux faits, certes ils arriveront avec ou sans nous, mais le fait qu'ils arrivent ne veut pas
dire qu'il doivent arriver perpétuellement et que l'on ne pourra jamais rien y changer. Si tout le monde s'était dit ça depuis l'avènement de l'humanité, nous vivrions encore dans des
cavernes...
Les idées ne sont parfois que des rêveries, elles ne se réalisent pas forcément, mais ça peut arriver. Les idées peuvent parfois devenir concrètes. C'est sûre que moins on y croit, moins on a de
chance que cela arrive...
Je dirais en conclusion que tout comme entre la certitude et le doute, le mieux est encore de naviguer entre les idées et les faits, pour trouver la meilleure voie possible...