Le quotidien, ça rend fou, chaque jour, on reproduit les mêmes gestes, on dit les mêmes choses en faisant les mêmes fausses politesses, les mêmes phrases, les mêmes vannes pas drôles, aux mêmes gens ennuyeux que l'on a pas choisi de côtoyer mais que l'on voit plus que les gens qu'on voudrait voire vraiment...On se lève tôt pour faire tout un tas de choses qui vont nous saouler jusqu'à tard. On rentre crevé, avec tout juste assez d'énergie pour choper la télécommande, se faire des plats cuisinés au micro-onde, puis s'écrouler de sommeil pour revivre la même journée palpitante le lendemain.
Alors on pense à sa vie, à ce que l'on fait, à ce que l'on est...Parfois, ce que l'on est, justement, correspond presque parfaitement à ce que l'on aurait pas voulu devenir à l'époque où l'on avait encore le temps de penser, si toute fois, cette époque a exister un jour, pour beaucoup de personnes, ça n'est hélas pas le cas et ça n'est pas de leur faute.
Alors on compare, on voudrait faire autre chose, être autre chose. Sa propre existence parait être si pitoyable, qu'en la comparant à une tranche de fromage, on ne sait même pas ce qui vaudrait le mieux. C'est après ce genre de tergiversation que l'on peux imaginer être une tranche de fromage, ce qui à la vertu de faire que pendant qu'on y pense, on s'évade de son quotidien monotone...et parfois même on écrit des chansons sur ça, ce qui est le cas ici.
On devient cette nourriture que nôtre corps transforme chaque jour. La nourriture c'est nous et le corps est nôtre quotidien dans lequel on entre appétissant et l'on sort comme une grosse merde. Le système nous digère puis nous évacue, un genre de tout à l'égout social, c'est ragoutant...Bon appétit !