On m'a raconté une jolie histoire d'écolo et comme vous avez été sage et consentant, je vais vous la raconter à mon tour...
Dans la forêt, les animaux et les plantes vivaient en harmonie, Winny mangeait du miel, Tigrou faisait des bonds en criant Hou hou hou, hou hou hou, Porcinet se plaignait tout le temps, Maître Hibou donnait de bons conseils, Bouriquet pétait les couilles de tout le monde et Balou chantait "il en faut peu pour être heureux..", bref tout allait bien dans la forêt des rêves bleus...
Mais un jour, un de ces salopard de grand singe que l'on appelait homme, alla écraser sa putain de clope pleine de mercure, dans un buisson en pleine canicule. Alors tout commença à flamber et les animaux, victimes de leur individualisme exacerbé, ne pensèrent qu'à leur cul et s'enfuirent aussi sec, laissant la forêt se consumer sans rien y faire. Un petit colibri pourtant, aussi petit qu'il fut, pris une goutte d'eau dans la rivière et alla au feu, pour tenter de l'éteindre...Evidemment, c'était peine perdue. Le colibri ne pouvait, à lui seul, transporter qu'une petite goute d'eau, mais il voulait sauver la forêt et ne pouvait se résigner à rien faire. Alors avec sa goute d'eau et tout son courage, il alla crever dans les flammes...
La morale de cette histoire est que si tous les animaux de la forêt avaient apporté leur aide au colibri...La forêt se serait consumée quand même et peut-être tout aussi rapidement. Ce n’est pas un renard, un blaireau et un écureuil qui vont éteindre un feu de forêt !
Comment faire pour que la forêt arrête de cramer alors ? Et bien le mieux est de ne pas y foutre le feu ! Donc il faut arrêter les coupables des incendies, c'est à dire, les hommes...Alors, ce colibri tout bien intentionné qu'il est, aurait mieux fait d'aller arroser à rafale de crotte ce fumeur à la con, plutôt que d'aller donner sa vie pour des prunes...
Le même principe s'applique à l'écologie..Je dis souvent "j'arrêterais de polluer quand les industries arrêterons de nous polluer la gueule !". C'est une réflexion de beauf, cela parait clair. En gros, ça veut dire que tous les êtres humains réunis, auront beau apporter leur petite goute en polluant moins, tant que l'économie mondiale soutiendra les grands groupes industriels ultra pollueurs, que la plus grande puissance mondiale sera responsable du quart de la pollution mondiale et qu'elle refusera de signer les accords de Kyoto, ils ne changeront pas grand chose...Donc, au lieu de culpabiliser les individus par rapport à un mode de vie polluant auquel on les a habitué, auquel on les a rendu dépendants, auquel on les a rendu littéralement drogué, les écologistes feraient mieux de s'attaquer plus radicalement à notre système économique, basé sur des consommations énergétiques néfastes et sur le profit immédiat, qui est la réelle cause de la pollution que nous faisons subir à notre planète et à nous même.
Attention, je ne dis pas qu'il n'est pas nécessaire de convaincre les gens de vivre de façon plus saine et moins polluante, individuellement. Je dis que la priorité est ailleurs. Il faut développer des modes de vie alternatifs à nos modes de vies actuels, pour qu'ils soient plus compatibles avec notre environnement, c'est certain. Il faudra toujours des colibris de bonne volonté, qui apportent leur concours au développement humain. Mais tant qu'on laissera les grands groupes industriels, cautionnés par la bonne rentabilité du notre système économique, détruire notre forêt, cela ne servira pas à grand-chose d’aller y semer des goutes d’eau...les colibris crèveront en essayant de nous sauver et les autres animaux crèveront aussi, quand ils n'auront plus de forêt vers lesquelles fuir, parce qu'on les aura toutes cramées.
Donc les petits animaux de la forêt, liguer vous contre l'oppression des crameur de forêts, sans attendre qu'ils finissent de les cramer ! Ne laissez pas seul les petits colibris lutter de façon inefficace !
(réédition de l'article publié le 03/05/2011)