Parlons un peu d'homophobie...
Le groupe Tryo, dans son dernier album, a interprété une chanson en hommage à Brian Williamson. Si vous ne savez pas qui c'est, un petit résumé ici :
Brian Williamson (4 septembre 1945 - 9 juin 2004) est un militant pour les droits des homosexuels jamaïcains
Co-fondateur du Forum jamaïcain pour les lesbiennes et les gays J-Flag (en), Brian Williamson est connu pour son engagement pour la protection des personnes homosexuelles et de leurs droits en Jamaïque. À la suite de plusieurs coups de machette reçus au cou et au visage, il meurt le 9 juin 2004 à l'âge de 58 ans. Son meurtrier, Dwight Hayden, ayant avoué avoir assassiné Williamson, est condamné à la réclusion à perpétuité avec possibilité de libération conditionnelle au bout de quinze ans.
Le groupe français Tryo lui consacre une chanson portant son nom sur son album de 2012 Ladilafé.(source wikipédia)
Tryo en a profité pour parler de la contradiction entre l'idéologie rastafari et les actes fascistes découlant d'une homophobie très ambiante, tout ça sur fond de reggae.
A un niveau bien plus local, à l'occasion du tournage du clip du "ragga anti-homophobe", j'ai été victime de nombreuses menaces et insultes de la part de collectifs de reggae français. Gustavson étant peu ou pas connu du tout, c'est à la suite d'un appel à figurant que j'ai publié sur les supports d'une maison associative autogérée, que certains de ces musiciens fascistes et homophobes sont remontés jusqu'à moi. Leur argumentation : "La musique reggae ne doit pas être associée à l'homosexualité ou à des pratiques sexuelles perverses, c'est une insulte au mouvement philosophico religieux "rastafari"." (Bon, c'était pas tout à fait rédigé de cette manière, j'ai enlevé "sales PD", "méfie toi quand tu te balade dans la rue" et bien d'autres propos des plus fleuris...).
L'homophobie dans le reggae, c'est pas qu'en Jamaïque, c'est aussi près de chez vous, dans des concerts et soirées reggae, ragga, dance hall durant lesquelles vous allez vous éclater sans vous soucier de certains textes et de certaines idéologies scandées pendant que vous fumez vos pétards, ou gobez votre MDMA. L'homophobie, c'est aussi dans l'ensemble du reste de la société, mais il faut tout de même spécifier que dans le reggae, ragga, dancehall, elle est sacrément présente, de la même manière que dans certains sports comme le football, dans la plupart des milieux religieux et dans pas mal de catégories sociaux professionnelles.
Le bilan de cette petite affaire : les menaces ont cessées une fois qu'un musicien de ce collectif, (qui tout comme d'autres musiciens reggae en a bien marre que la musique qu'il aime et une certaines philosophie de vie soient associées à de l'homophobie ou du racisme à cause de fachos qui se servent de ça comme caution à leur stupidité prédatrice), à calmé sa bande de petits copains et copines fascistes. J'ai même eu l'occasion de faire un concert avec lui en Olga Gustavson, il a pris position contre l'homophobie dans le reggae, il ne s'est pas débiné et ça, ça fait du bien ! Hélas, il convient de souligner que des soirées reggae avec un chanteur qui lance des slogans contre l'homophobie dans le reggae, qui suivent le spectacle d'une chanteuse transsexuelle interprétant entre autres, le ragga anti-homophobe, ça ne court pas les rues !
La Maison associative dont les supports web furent les hôtes de certaines menaces et insultes homophobes, plutôt que de prendre position, a préférée fermer sa page Facebook et privilégier d'autres supports publicitaires, moins interactifs et plus contrôlables.
Pour ce qui est du clip, le réalisateur ne m'en a plus donné de nouvelles depuis au moins 6 mois, il est bien possible qu'il faille qu'on fasse une croix dessus, dommage ! Pour écouter la chanson, il n'y a que cette vidéo merdique en haut de page...
Pour ma part, cette histoire m'a fait lancer le mouvement musical "Ragganal", dont le premier album est en cours de création avec notamment les titres, "Ragga sodomite", "Scatophile all right", "Belzebite" et bien d'autres !
Articles sur le sujet rédigés à l'époque : Du reggae fasciste ?